Introduit en Europe au début du 19è siècle par les soldats de Bonaparte et par des médecins anglais de retour des Indes, le cannabis fut utilisé en médecine pour le traitement des migraines, de l'asthme et de l'épilepsie.
Consommation : les chiffres d'une réalité française
Un peu plus de 6 millions de personnes de 15 à 44 ans déclarent avoir consommé du cannabis une fois dans leur vie, soit un homme sur trois et une femme sur cinq.
· 7,5% des adultes de 18 à 44 ans (1,8 millions de personnes) déclarent avoir consommé du cannabis au moins une fois dans l'année.
· Entre 23 et 34% des jeunes de 15 à 19 ans (environ 1 million de personnes) déclarent consommer du cannabis au moins une fois dans l'année.
· Environ 11% des jeunes de 15 à 19 ans (400 000 jeunes) déclarent consommer du cannabis au moins 10 fois au cours de l'année.
· En 1997, 23% des personnes qui demandent du soin sont en difficulté avec le cannabis. L'âge moyen de ces usagers était de 25 ans.
· Aucun décès lié à l'usage de cannabis n'a été recensé par la police jusqu'à maintenant. Néanmoins, depuis juin 1999, la loi prévoit la recherche de cannabis chez les conducteurs impliqués dans un accident mortel.
· 73 000 usagers et usagers revendeurs de cannabis ont été interpellés en 1998. Leur âge moyen était de 22 ans. Le nombre d'usagers de cannabis interpellés a fortement augmenté en quelques années et représente une part croissante de l'ensemble des interpellations pour usage de stupéfiants (85% en 1998).
Un peu plus de 3 000 personnes ont été interpellées pour trafic de cannabis en 1998.
Tendance statistique : la consommation déclarée de cannabis est en hausse, en particulier chez les jeunes
L’Ecstasy
Pilule-performances, pilule-fêtes, potion magique ? De plus en plus répandue dans le monde, l'ecstasy pour certains ne serait même pas une drogue. Ah bon ? Le point sur une pilule chimique et dangereuse.
L'ecstasy qu'est-ce que c'est, et à quoi ça ressemble ?
L'ecstasy appartient à la famille des amphétamines. Ce produit fait partie d'une nouvelle série de produits apparus avec l'évolution de la chimie : les drogues de synthèse. Elles sont fabriquées dans des laboratoires clandestins par des chimistes qui tentent de créer des produits inédits en faisant la synthèse de molécules dont l'action est beaucoup plus puissante que celle des substances naturelles. L'apparition massive de l'ecstasy est liée à l'émergence du mouvement musical techno et l'organisation de rave parties.
Depuis une dizaine d'années, on assiste en Europe à un développement de la consommation d'ecstasy. En France, en 1996, 5% des jeunes hommes de 18 à 23 ans vus dans les centres de sélection du service national déclaraient avoir déjà pris de l'ecstasy et la proportion de jeunes adultes (principalement des hommes, bien insérés socialement) en ayant consommé au moins une fois pourrait atteindre 5 %.
L'ecstasy se présente sous la forme de comprimés de couleurs et de formes variées ornées d'un motif. Son principe actif responsable des effets psychoactifs est la MDMA (" 3,4 méthylènedioxyméthamphétamine "). Un comprimé d'ecstasy contient de quelques milligrammes à plus de 200 mg de MDMA. La composition d'un comprimé présenté comme étant de l'ecstasy est souvent incertaine : la molécule MDMA n'est pas toujours présente et peut être mélangée à d'autres substances : amphétamines, analgésiques (substance qui atténue ou supprime la douleur), hallucinogènes, anabolisants. L'ecstasy peut également être coupé avec de la caféine, de l'amidon, des détergents, du savon… ! |
Effets et dangers de l'ecstasy
Les usagers d'ecstasy recherchent la sensation d'énergie, de performance et la suppression de leurs inhibitions (les blocages, les défenses et les interdictions tombent). A l'effet de plaisir et d'excitation s'ajoute une sensation de liberté dans les relations avec les autres. L'ecstasy provoque tout d'abord une légère anxiété, une augmentation de la tension artérielle, une accélération du rythme cardiaque et la contraction des muscles de la mâchoire ; la peau devient moite, la bouche sèche. Suit une légère euphorie, une sensation de bien-être et de plaisir. Elle s'accompagne d'une relaxation, d'une exacerbation des sens et d'une impression de comprendre et d'accepter les autres.
L'usage de l'ecstasy provoque une déshydratation de l'organisme. La consommation régulière d'eau est nécessaire, surtout si le consommateur se trouve dans une ambiance surchauffée et fait un effort physique important.
Cette substance devient plus dangereuse si elle est consommée simultanément avec d'autres substances psychoactives (alcool, médicaments). Le risque de complication semble augmenter avec la dose " gobée ", la composition du produit et la vulnérabilité de l'usager. Les personnes qui suivent un traitement médical s'exposent à des effets dangereux par les interactions médicamenteuses qui peuvent se produire, notamment avec certains médicaments anti-VIH, l'aspirine et certains antidépresseurs.
La consommation d'ecstasy est particulièrement dangereuse pour les personnes qui souffrent de troubles du rythme cardiaque, d'asthme, d'épilepsie, de problèmes rénaux, de diabète, d'asthénie (fatigue) et de problèmes psychologiques.
Il arrive que l'usager ressente, trois ou quatre jours après la prise, des passages à vide qui peuvent provoquer des états d'anxiété ou de dépression nécessitant une consultation médicale.
Une consommation régulière et fréquente amène certains à maigrir et s'affaiblir ; l'humeur devient instable, entraînant parfois des comportements agressifs. Pour quelques-uns, cette consommation peut révéler ou entraîner des troubles psychiques sévères et durables.
Les dommages de l'ecstasy sur le cerveau sont encore mal connus ; les travaux scientifiques établissent une possible dégénérescence des cellules ; elle pourrait être irréversible et entraîner à terme des maladies dégénératives comme la maladie de Parkinson ou des troubles cognitifs responsables d'une dépression.
Ecstasy et dépendance
Chez certains usagers, l'ecstasy peut provoquer une dépendance psychique. Pour ce qui concerne la dépendance physique, les appréciations varient selon les experts.
L'ecstasy est un produit illicite
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La MDMA a été synthétisée par les laboratoires Merck en 1912 qui avaient engagé des recherches dans un but militaire : il s'agissait de potentialiser certains effets des amphétamines (effets coupe-faim et contre le sommeil). L'ecstasy n'a jamais obtenu d'autorisation de mise sur le marché. On a ponctuellement utilisé la MDMA en psychiatrie dans les années 1970 en Californie. Cette pratique a été rapidement interrompue au vu des dommages qu'elle causait. A partir des années 70 aux Etats Unis et plus récemment en Europe, la MDMA est utilisée à des fins récréatives, lors de soirées et de raves parties. L'usage d'ecstasy est en constante progression.
le LSD
Autre produit de synthèse, le LSD 25 ou diéthylamide de l'acide lysergique est obtenu à partir de l'ergot de seigle. Il se présente sous la forme d'un buvard (papier imbibé), d'une " micropointe " (ressemblant à un bout de mine de crayon) ou sous forme liquide. Un " trip " contient en 50 et 400 microgrammes, voire plus, de LSD 25.
Le LSD est un hallucinogène puissant. Il entraîne des modifications sensorielles intenses, provoque des hallucinations, des fou rires incontrôlables, des délires. Ces effets, mentalement très puissants, sont très variables selon les individus.
Un " trip " dure entre 5 et 12 heures, parfois plus longtemps.
La redescente peut être très désagréable ; l'usager peut être dans un état confusionnel pouvant s'accompagner d'angoisses, de crises de panique, de paranoïa, de phobies, de bouffées délirantes. L'usage de LSD peut générer des accidents psychiatriques graves et durables.
le LSD est un produit illicite
Les Amphétamines
L'amphétamine ou speed (ou ice ou cristal) est un psycho-stimulant puissant, un hallucinogène et un coupe-faim. Il se présente sous forme de cachets à gober ou de poudre à sniffer ou à gober dans du papier. Il est très souvent coupé avec d'autres produits.
L'amphétamine est souvent consommée en association avec de l'alcool ou d'autres substances psychoactives comme l'ecstasy.
Stimulant physique, il donne la sensation de supprimer la fatigue et l'illusion d'être invincible. Ses effets durent plusieurs heures.
La consommation d'amphétamine peut entraîner une altération de l'état général par la dénutrition et par l'éveil prolongé conduisant à un état d'épuisement, une grande nervosité, et, parfois, des troubles psychiques (psychose, paranoïa). On peut assister à l'apparition de problèmes cutanés importants (boutons, acné majeure).
La descente peut être difficile, provoquer une crispation des mâchoires, des crises de tétanie, des crises d'angoisses, un état dépressif, et comporter des risques suicidaires. Ce produit s'avère très dangereux en cas de dépression, de problèmes cardio-vasculaires et d'épilepsie.
L'amphétamine est un produit illicite.
Consommation : les chiffres d'une réalité française
· Moins de 1% des adultes de 18 à 75 ans, soit 290 000 adultes déclarent avoir pris de l'ecstasy dans leur vie.
· En 1996, 5% des jeunes hommes de 18 à 23 ans vus dans les centres de sélection du service national déclaraient avoir déjà pris de l'ecstasy.
· De 0,5 à 1,5% des jeunes de 15 à 19 ans, soit entre 20 000 et 59 000 jeunes, déclarent avoir consommé de l'ecstasy au cours de l'année.
· 3 % des lycéens parisiens l'ont expérimenté.
· L'ecstasy est cité comme produit à l'origine de la prise en charge dans les structures spécialisées en toxicomanie et les établissements sanitaires dans 2% des cas en 1997. L'âge moyen de ces usagers est de 23 ans.
· L'ecstasy est en cause dans un peu plus de 1% des interpellations pour usage et usage -revente (près de 1 000 personnes) en 1998. L'âge moyen de ces usagers interpellés est de 23 ans.
· 199 personnes ont été interpellées pour trafic d'ecstasy en 1998.
La cocaïne
La drogue des riches, des jeunes gens pressés et des rock stars dit-on… C'est peut-être toujours vrai, mais ce qui est sûr c'est que la consommation augmente et que les usagers ne sont plus seulement ceux-là.
La cocaïne qu'est-ce que c'est, et à quoi ça ressemble ?
La cocaïne se présente sous la forme d'une fine poudre blanche. Elle est le résultat de la distillation des feuilles de cocaïer préalablement séchées. La cocaïne est parfois frelatée, coupée ou mélangée à d'autres substances, ce qui accroît sa dangerosité et potentialise les effets et les interactions entre les produits. |
Effets et dangers de la cocaïne
L'usage de cocaïne provoque une euphorie immédiate, un sentiment de puissance intellectuelle et physique et une indifférence à la douleur et à la fatigue. Ces effets vont laisser place ensuite à un état dépressif et à une anxiété que certains apaiseront par une prise d'héroïne ou de médicaments psychoactifs.
La cocaïne provoque une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins. Insuffisamment irrigués, les tissus s'appauvrissent et, par conséquent, se nécrosent. C'est souvent le cas de la cloison nasale avec des lésions perforantes chez les usagers réguliers.
La cocaïne provoque des troubles du rythme cardiaque. Ils peuvent être à l'origine d'accidents cardiaques, notamment chez des personnes fragiles et / ou qui consomment de fortes quantités de tabac. D'autant que la consommation de tabac, comme celle de l'alcool, est souvent augmentée lors des prises de cocaïne.
Chez les personnes les plus fragiles, l'usage de cocaïne peut provoquer des troubles psychiques, une grande instabilité d'humeur, des délires paranoïdes (notamment au bruit) ou des attaques de panique. En accroissant l'activité psychique, la cocaïne provoque des insomnies, des amnésies et des phases d'excitation.
Par ailleurs, les pailles utilisées pour " sniffer " peuvent transmettre les virus des hépatites A,B et C si elles sont partagées par plusieurs usagers.
Cocaïne et dépendance
Excitant puissant, la cocaïne provoque une dépendance psychique importante. Une fois commencée, il est difficile d'arrêter une consommation aiguë de cocaïne, tant la nécessité d'en reprendre est importante. D'autant qu'au contraire de l'héroïne ou du cannabis, il n'y a pas d'apaisement possible avec la consommation d'une autre substance.
Une autre caractéristique de la cocaïne est de lever les inhibitions. Cette sensation de " toute-puissance " entraînée par la cocaïne en fait un produit qui risque d'engendrer des passages à l'acte.
La cocaïne est un produit illicite.
Originaire des Andes, le cocaïer est un arbrisseau cultivé en Amérique du Sud, en Indonésie et dans l'Est africain. Dans les pays andins, les feuilles de coca sont consommées sous forme d'une chique que l'on mastque pendant quelques heures. La muqueuse buccale, puis l'œsophage et l'estomac sont anesthésiés : l'usager ne ressent alors plus la faim. Certains ont vu également dans cet usage une manière de se protéger du froid des altitudes.
Dans les sociétés précolombiennes, la coca servait de plante médicinale, de drogue stimulante, d'objet rituel et de taxe d'imposition. Au début du 16è siècle, les conquérants espagnols donnèrent ce stimulant aux indigènes qu'ils exploitaient dans les mines et qui leur permettait de mieux supporter leurs dures conditions de travail.
En 1865, un chimiste autrichien élucide la formule brute de la cocaïne ; dix ans plus tard, des dérivés de la cocaïne sont utilisés pour les anesthésies locales. Dès 1880 aux Etats-Unis, la cocaïne devient populaire. Elle est administrée comme tonique et comme désintoxiquant de l'alcool, l'opium et la morphine.
Depuis les années 30, la consommation de cocaïne s'est progressivement répandue notamment sous l'impulsion des cartels sud-américains qui cherchent à écouler une production importante.
Consommation : les chiffres d'une réalité française
· Près de 2% des adultes de 18 à 44 ans (environ 450 000 personnes) déclarent avoir consommé au moins une fois dans leur vie de la cocaïne. Cependant, il est vraisemblable que les consommations de drogues illicites, et tout particulièrement celles de substances comme la cocaïne, l'héroïne ou l'ecstasy, ne soient pas toujours déclarées dans les enquêtes en population générale.
· entre 0,8 et 1,9% des jeunes de 15 à 19 ans (soit entre 32 000 et 74 000 personnes) déclarent consommer de la cocaïne au moins une fois dans l'année.
· La cocaïne apparaît comme produit à l'origine de la prise en charge dans 13% des recours aux structures de soins en 1997, le plus souvent comme produit associé. L'âge moyen des usagers de cocaïne pris en charge dans les établissements sanitaires et sociaux était de 29 ans en 1997.
· Neuf cas de décès par surdose liés à l'usage de cocaïne ont été recensés par les services de police en 1998.
· 3 180 personnes ont été interpellées pour usage ou usage-revente de cocaïne en 1998, ce qui représente 3,7% de l'ensemble des interpellations pour usage de stupéfiants. Le nombre de ces interpellations est en augmentation. Les usagers de cocaïne interpellés avaient en moyenne 29 ans.
· Près de 1 000 personnes ont été interpellées en 1998 pour trafic de cocaïne.
Tendance statistique : la consommation de cocaïne est en augmentation. Elle n'est plus limitée à certains milieux aisés dans lesquels elle
8-09-2015, 20:36